S’autoriser

Depuis que j’ai terminé mon préavis le 31 mars 2022, je suis enfin libre!
Libre de faire tout ce dont j’ai envie, libre d’organiser ma journée comme je l’entends, libre de prendre le temps, de ne plus courir, de me consacrer à ma famille, mes projets d’entrepreneuriat, au sport, à mon bien-être…
C’est exactement tout ce que je désirais faire!

Alors pourquoi est-ce que je me sens totalement perdue?

En essayant de faire le tri dans toutes les pensées que j’avais en tête, j’ai compris plusieurs choses:

  • La 1ère, c’est qu’après avoir passé 20 ans assise devant un ordinateur, de 8h30 à 17h à faire ce pourquoi on m’avait embauchée et avoir tout à coup ce temps libre devant moi est un petit peu déroutant.
    Même si je suis heureuse de ma nouvelle vie et que je n’ai absolument aucune envie de revenir en arrière, je suis conditionnée par le fait que travailler signifie « être au bureau toute la journée ».
    Là, je suis à la maison et je peux organiser mon temps comme je le désire: aller à la salle de sport tôt le matin, bosser ensuite quelques heures sur mon projet professionnel, faire une course l’après-midi, me reposer, continuer à avancer sur mon projet l’après-midi… ou pas!

    Comme je ne suis pas physiquement au bureau et que je ne travaille plus 8h/jour, j’ai l’impression de ne rien faire, de ne pas être assez efficace ou encore de « perdre » mon temps.
    Il m’arrive même parfois de minimiser l’importance de ce que je fais tout au long de ma journée comme m’occuper de la maison, des enfants, de faire les courses, la lessive ou de régler des tâches administratives car tout cela n’est pas un « vrai » travail.
    Et pourtant! Je trouve qu’il ne faut surtout pas minimiser le boulot d’une mère ou d’un père au foyer car il y en a des choses à faire!
    Tout cela demande énormément d’énergie.
  • La 2ème est le sentiment de culpabilité… d’avoir du temps libre!
    Je sens que je suis complètement conditionnée par le rythme que j’avais avant avec les horaires fixes.
    Je me dis qu’il n’est pas normal de ne travailler que 2 ou 3h par jour sur mon projet, que je devrais travailler plus!
    Qu’il n’est pas normal d’aller faire un massage en plein milieu de la journée alors que les autres bossent, eux! (et d’ailleurs, est-ce que je le mérite? Mais ça, c’est un autre sujet de discussion…)
    Qu’il n’est pas normal d’aller manger le midi au resto avec une copine en pleine semaine.
    Qu’il n’est pas normal d’aller à la salle de sport le matin après avoir déposé les enfants à l’école.
    Qu’il n’est pas normal de pouvoir choisir le déroulement de ma journée alors que les autres sont coincés au bureau.

  • La 3ème est qu’il est difficile pour moi de considérer ma passion comme un « travail » car, pour la première fois, je fais chaque jour ce que j’aime!
    Je voulais justement avoir ce temps pour pouvoir me consacrer à construire mon entreprise, créer du contenu, des formations…
    Je passe plusieurs heures par jour à me consacrer à mon « hobby », je m’amuse au quotidien!
    C’était tellement plus lourd quand j’étais au bureau… Est-ce normal de se sentir si légère en « travaillant »?

Vous voyez le paradoxe?
Je rêvais de ce style de vie, de ce rythme, de cet équilibre vie pro/perso que j’ai la chance d’avoir aujourd’hui et au lieu de ça, je me prends la tête…

Bref la fille pas compliquée du tout ^^

Et bien, vous savez-quoi?
Rédiger cet article m’a permis d’y voir plus clair et de mettre des mots sur ce que je ressentais depuis plusieurs mois.
Je pense tout simplement qu’il est temps pour moi de M’AUTORISER à vivre cette nouvelle vie.
Je suis prête à écrire ce nouveau chapitre et à laisser derrière moi les croyances et la culpabilité qui m’empêchaient de vivre pleinement cette liberté que j’ai choisie.
Je me donne enfin la permission d’apprécier à sa juste valeur mon nouveau mode de vie.

J’accepte le fait que ceci est maintenant devenu ma nouvelle NORMALITÉ.

Et vous? Avez-vous déjà ressenti des émotions contradictoires lors de grands changements dans votre vie?
Comment l’avez-vous vécu?

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